Scénographie, éclairage et costumes

Michel Faure

Acteurs

  • Aminata Diakhaté
  • Maïmouna Doumbia
  • Hamadoun Kassogué
  • Hassane Kouyaté
  • Issa Niang
  • Martine Maximin
  • Oumy Samb
  • Cathy Sarr
  • Dilika Traoré
  • Fatoumata Shérif Traoré

Musique

  • Vieu Cissoko
  • Baba Kouyaté
  • Nicola Orioli
  • Ibrahima Traoré

L’HISTOIRE

Il s’agit d’une fable sur l’amour et la mort dans une Afrique ravagée par la misère et la corruption. C’est le mythe d’Orphéerevisité dans le contexte d’une morgue congolaise actuelle. Makiadi est un être déchu dans un monde déchu. Une morte va le ramener à la vie en lui révélant qu’elle est morte par amour pour lui. Elle lui demande de la faire revivre. Makiadi donne alors un nouveau sens à sa vie. Il s’engage dans un voyage qu’il croit être celui de la mort, celui de l’enfer, pour la retrouver et la sauver. Au cours de sa quête, il lui est donné de rencontrer des personnages qui sont autant d’épreuves à surmonter afin de parvenir à Motema, la femme morte de sa vie : le vieil homme pour lequel l’enfer est peut-être cette vie d’éternelle errance, la petite fille qui, comme les autres enfants morts, a choisi de ne pas vivre dans un monde qui ne lui convenait pas, Ogba, le dieu-diable qui ne vit que pour l’amour du mal, voit à travers la vie et la mort, débusque les intentions de ses interlocuteurs, les démasque et leur offre. un masque de leur choix. « Nous vivons, dit-il, le siècle des identités ». Et Artinem, une femme à la recherche d’une sérénité à la dimension de ses fantasmes. C’est Ogba, le dieu-diable qui donnera la clé du mystère à Makiadi. Dès lors, celui-ci, délivré de tous ses masques, redescendra, tel qu’en lui-même à l’enfer morgue, et là commence l’attente d’une rencontre.

Caya Makhélé, 
Chartreuse de Villeneuve les Avignons, décembre 1989

Caya Makhélé, l’auteur 

Ecrivain et journaliste congolais vivant à Paris depuis 1982, Caya Makhélé est un des auteurs africains contemporains les plus talentueux. Son langage est à la fois puissant, simple, poétique et inventif. Il écrit des textes profonds et engagés sans jamais tomber dans le didactisme. Sa plume est à la fois tendre et cruelle, elle sait mêler le désespoir et l’humour, ce qui nous aide à mieux affronter l’absurde et l’intolérable. Ses pièces, tout en étant bien ancrées dans la réalité africaine, parviennent à atteindre une dimension poétique intemporelle et universelle.

L’ECRITURE

Si je n’avais à retenir qu’une fulgurance des pleines poignées de joies et de peurs qu’engendre la naissance d’un texte dramatique, ce serait le plaisir, malin plaisir certes, de jouer avec les mots, de les tordre, les distendre et revenir à une langue propre à chacun des personnages. Ce qu’il faudrait retenir aussi, c’est la complicité qui naît par la suite, au fil des jours, avec ces mêmes personnages, désormais de chair et de sang, ainsi qu’une identification cernée par l’incongruité d’une histoire qui devient aussitôt familière. Que dire des instants où le rire active l’imagination et décuple le plaisir d’une future translation avec le spectateur ?
La Fable du Cloître , conte d’amour et de destin, a surgi du rire et pour le rire, un rire décanteur des subtilités de chaque destin, laissant chaque voix inventer sa propre fable. C’est à partir de cet échange que la jubilation s’installe, légère et grave à la fois, semblable à l’acte biblique de la multiplication des pains.

Si je suis capable d’apprendre aux enfants à cueillir des fleurs dans le millénaire qui vient. leur apprendre à les planter, c’est encore mieux ! Dramaturge dans un monde qui ne se nourrit que de drames, je n’ai jamais pensé que j’étais utile. Ce qui fonde mon utilité est le fait même que je ne sois pas utile. L’utilité est une sorte de sacerdoce. je ne suis d’aucune religion. idéologie.sinon celle de vivre. toutes les vies possibles. Et je trouve que les gens ne dansent pas assez ! Je suis persuadé que c’est bon de danser – même en cachette – pour tenir le coup. Alors. Ecrire, c’est comme respirer, comme une seconde respiration. Cette nouvelle pièce. une histoire de quête, d’un amour blessé et emprisonné. La quête d’un idéal, allégorie de la mort de la liberté. Aujourd’hui, il nous faut à nous, Africains, sûrement une descente en enfer pour libérer la démocratie d’un carcan de plusieurs décennies. Je crois que la littérature ne sera jamais aussi belle ni plus forte qu’une véritable relation humaine. C’est peut-être pour ça que l’amour nourrit toujours la littérature.

Et pour moi, les textes de théâtre ont pour finalité de donner vie à un groupe.

Caya Makhélé

Pièce de Slawomir Mrozek
Traduction de Gabriel Mérétik, éditions de l’Arche

Parick Mohr

Jeu

  • Antonio Buil
  • Hamadoun Kassogué

Décoration et accessoires

Miriam Kerchenbaum

Bande son

Nicola Orioli

Collaboration artistique

Yvan Rihs

Slawomir Mrozek est un auteur marquant de la littérature contemporaine polonaise et Les Emigrés peut-être une des pièces les plus pertinentes jamais écrite sur l’immigration et ses conséquences humaines. Avec cette création, le Théâtre Spiralepoursuit la réflexion entreprise avec Sortir de l’ombre (1999), qui traitait de l’expérience féminine de l’exil. Pour le Théâtre Spirale, c’est aussi l’occasion de réunir sur scène deux collaborateurs réguliers de la compagnie : Hamadoun Kassogué, acteur et metteur en scène malien et Antonio Buil, acteur d’origine espagnole.

Un soir de réveillon, huis-clos entre deux émigrés vivant ensemble dans une cave. La fête bat son plein aux étages supérieurs tandis qu’ils s’affrontent avec humour et désespoir. A priori, tout semble les opposer. Ils se confrontent, se racontent, se traquent et se débusquent comme des bêtes en cage, mais derrière cette lutte terrible, presque animale, c’est l’humanité et la complexité profonde de ces deux personnages déracinés qui ressort. Par-delà leurs différences, l’exil les unit et leur permet même des ébauches d’amitié.

Ils vivent dans une cave insalubre aux murs de béton brut. Autour du trou, les spectateurs sont disposés comme dans une arène pour assister au combat.

Poésies, récits, images de Nicolas Bouvier
Hommage à Nicolas Bouvier

Conception et jeu

  • Thomas Bouvier
  • Patrick Mohr

Œil extérieur

Michele Millner

Bande son

ulysse digital audio

Lumière

Michel Faure

Un de nos objectifs consiste à porter en scène des auteurs – écrivaine et poètes – si possible de leurs vivants. Maintenant Nicolas Bouvier n’est plus parmi nous, mais à plusieurs reprises il le fut ici même, entre les murs du Théâtre du Crève-Cœur. L’entendre au travers du spectacle de Patrick Mohr et Thomas Bouvier est une manière de renouer avec lui et d’assurer une continuité de voyage et d’étonnements de toutes sortes. Comme je l’ai écrit dans un programme d’alors annonçant un cycle de ses conférences, le Théâtre du Crève-Cœur étant rivé à un endroit bien précis et ne pouvant donc voyager physiquement, il désire toutefois pratiquer la philosophie du « déplacement » en accueillant le mouvement lui-même. Nous vous proposons de reprendre la route et le fil interrompus

Bénédict Gampert

Cet hommage est centré autour de la poésie trop peu connue de Nicolas Bouvier et de certains textes en prose issus de L’Usage du monde , du Journal d’Aran et du Hibou et la baleine. L’image et la musique interviennent en contrepoint avec les poèmes.

La poésie, en faisant éclater la structure habituelle du langage, parvient à renouveler notre rapport avec les mots et à exprimer l’indicible. Grâce à des associations surprenantes et à une logique renouvelée, elle nous touche au plus profond de notre être.

Le Dehors et le Dedans évoque ces rares moments hors du temps, ces petits satori qui donnent un sens à nos vies éphémères. Bulles d’extrême bonheur où « le seul fait d’être au monde remplit l’horizon jusqu’aux bords ». Suite à la disparition de Nicolas Bouvier, nous nous sommes plongés dans son écriture, vivant prolongement de son âme, pour rester encore avec lui, nous aider à faire le deuil de sa présence physique, et surtout pour faire vibrer ces mots qu’il aimait tant. Ces textes, prodigieux à la fois de beauté et de simplicité, font voyager entre le rire et les larmes, aux frontières de la vie et de la mort, dans le presque rien, le dénuement le plus total.

« désormais c’est dans un autre ailleurs / qui ne dit pas son mon / dans d’autres souffles et d’autres plaines / qu’il te faudra / plus léger que boule de chardon / disparaître en silence / en retrouvant le vent des routes. »

Patrick Mohr 

Patrick Mohr et moi-même sommes pour la seconde fois réunis autour d’un événement lié à la disparition de Nicolas Bouvier. Le premier eut lieu sur un plateau de télévision : il s’agissait d’évoquer le souvenir d’un homme. Le second a lieu sur un plateau de théâtre : il s’agit d’interpréter une ouvre. Deux occasions de mettre à l’épreuve notre gaieté et notre courage. Deux occasions de collaborer comme des bandits, dans l’ardeur, l’irrévérence et la malice.

Voir disparaître un homme qui toujours vous a contraint, brimé, haï, le voir tomber sous les coups d’un quelconque Smerdiakov, voilà qui pourrait s’intituler : la découverte de la liberté. Perdre un homme qui de sa voix fragile a chuchoté à votre oreille les noms innombrables du monde, voilà qui pourrait s’intituler : l’invention de la solitude.

Thomas Bouvier

Spectacle musical avec marionnettes, acteurs et ombres pour enfants dès 5 ans. Une création du Théâtre Spirale en coproduction avec le Théâtre des Marionnettes de Genève

Michele Millner

Scénographie, marionnettes et accessoires

Juan Miguel Molina

Lumières

  • Patrick Mohr
  • Danielle Milovic

Musique

Nicola Orioli

Ecriture

  • Michele Millner
  • Patrick Mohr

Sculpture des marionnettes

Christophe Kiss

Costumes

Ingrid Moberg

Comédiens, marionnettistes

  • Michele Millner
  • Fatna Djarah
  • Gordon Higginson
  • Ueli Locher

Régie lumière

Danielle Milovic

Musiciens

  • Nicola Orioli
  • Denis Favrichon

HISTOIRE

Djali est une chèvre exceptionnelle, qui passe de l’anonymat de son troupeau des montagnes de la Sierra Nevada à la gloire parisienne. Après de nombreuses péripéties, les extraordinaires capacités musicales de la petite chèvre sont révélées à la face du monde ébahi. Djali devient une star mondiale et entraîne dans son sillage tous les animaux à sabots qui, galvanisés par ce nouvel élan créateur, dévoilent leurs talents cachés et révolutionnent tous les domaines de l’art.

Plus personne n’écoute, ne regarde, ni ne lit d’art humain. Tout le monde ne jure plus que par la poésie ovine, la sculpture bovine, les mélodies caprines. trop c’est trop ! La jalousie des humains les pousse à une vengeance terrible. mais Djali survit et la musique continue.

THEME DE LA PIECE

Ce conte aborde les thèmes de la différence et de la tolérance, de manière à la fois comique et tragique. Djali montre une façon originale de célébrer le monde et pousse l’enfant à transgresser les interdits et à valoriser son propre univers intérieur.

MISE EN SCENE

La conteuse archéologue sort de sa boîte magique. Elle déterre les objets qui évoquent l’histoire à venir puis elle commence à raconter et à chanter les aventures de Djali.

La lumière monte sur la scène comme si l’imaginaire de la conteuse devenait vivant et on voit les manipulateurs installer le paysage. Des marionnettes en bois (style de « table ») manipulées par les comédiens / marionnettistes habillés en noir font leur apparition. Un troupeau de chèvres apparaît, mené par le berger Pedro et Djali, sa chèvre préférée.

Dans le spectacle, il y a trois niveaux de représentations : les marionnettes de table, les acteurs masqués et le monde des ombres. La conteuse et les musiciens assurent la permanence et le lien entre ces univers.