Le Dehors et le Dedans

Poésies, récits, images de Nicolas Bouvier
Hommage à Nicolas Bouvier

Conception et jeu

  • Thomas Bouvier
  • Patrick Mohr

Œil extérieur

Michele Millner

Bande son

ulysse digital audio

Lumière

Michel Faure

Un de nos objectifs consiste à porter en scène des auteurs – écrivaine et poètes – si possible de leurs vivants. Maintenant Nicolas Bouvier n’est plus parmi nous, mais à plusieurs reprises il le fut ici même, entre les murs du Théâtre du Crève-Cœur. L’entendre au travers du spectacle de Patrick Mohr et Thomas Bouvier est une manière de renouer avec lui et d’assurer une continuité de voyage et d’étonnements de toutes sortes. Comme je l’ai écrit dans un programme d’alors annonçant un cycle de ses conférences, le Théâtre du Crève-Cœur étant rivé à un endroit bien précis et ne pouvant donc voyager physiquement, il désire toutefois pratiquer la philosophie du « déplacement » en accueillant le mouvement lui-même. Nous vous proposons de reprendre la route et le fil interrompus

Bénédict Gampert

Cet hommage est centré autour de la poésie trop peu connue de Nicolas Bouvier et de certains textes en prose issus de L’Usage du monde , du Journal d’Aran et du Hibou et la baleine. L’image et la musique interviennent en contrepoint avec les poèmes.

La poésie, en faisant éclater la structure habituelle du langage, parvient à renouveler notre rapport avec les mots et à exprimer l’indicible. Grâce à des associations surprenantes et à une logique renouvelée, elle nous touche au plus profond de notre être.

Le Dehors et le Dedans évoque ces rares moments hors du temps, ces petits satori qui donnent un sens à nos vies éphémères. Bulles d’extrême bonheur où « le seul fait d’être au monde remplit l’horizon jusqu’aux bords ». Suite à la disparition de Nicolas Bouvier, nous nous sommes plongés dans son écriture, vivant prolongement de son âme, pour rester encore avec lui, nous aider à faire le deuil de sa présence physique, et surtout pour faire vibrer ces mots qu’il aimait tant. Ces textes, prodigieux à la fois de beauté et de simplicité, font voyager entre le rire et les larmes, aux frontières de la vie et de la mort, dans le presque rien, le dénuement le plus total.

« désormais c’est dans un autre ailleurs / qui ne dit pas son mon / dans d’autres souffles et d’autres plaines / qu’il te faudra / plus léger que boule de chardon / disparaître en silence / en retrouvant le vent des routes. »

Patrick Mohr 

Patrick Mohr et moi-même sommes pour la seconde fois réunis autour d’un événement lié à la disparition de Nicolas Bouvier. Le premier eut lieu sur un plateau de télévision : il s’agissait d’évoquer le souvenir d’un homme. Le second a lieu sur un plateau de théâtre : il s’agit d’interpréter une ouvre. Deux occasions de mettre à l’épreuve notre gaieté et notre courage. Deux occasions de collaborer comme des bandits, dans l’ardeur, l’irrévérence et la malice.

Voir disparaître un homme qui toujours vous a contraint, brimé, haï, le voir tomber sous les coups d’un quelconque Smerdiakov, voilà qui pourrait s’intituler : la découverte de la liberté. Perdre un homme qui de sa voix fragile a chuchoté à votre oreille les noms innombrables du monde, voilà qui pourrait s’intituler : l’invention de la solitude.

Thomas Bouvier